Construire en Pierre Naturelle 

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PRIX D’ARCHITECTURE 2025 CONSTRUIRE EN PIERRE NATURELLE AU XXIÈME SIÈCLE 

 


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JARDIN MEMORIEL DES ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE 2015 – Paris 4e 

 

Le 13 novembre 2015, l’horreur est tombée sur Paris. Une soirée d’insouciance, de sortie, d’amitié, a vu transformer plusieurs quartiers en champs de bataille, dans une guerre asymétrique et violente. Aujourd’hui, chaque Parisien, chaque Français, se souvient où il se trouvait lorsqu’il a appris le début des attentats, l’explosion au stade de France, les fusillades et les explosions sur les terrasses, dans la salle de concert du Bataclan. Cette nuit du 13 novembre, c’est un itinéraire de l’horreur qui s’est dessiné ; cette circulation désormais immuable, inoubliable, dans des quartiers de Paris meurtris par la violence, le sang, la mort, et une incertitude qui ne s’est pas dissipée. Six lieux emblématiques de la vie parisienne ont été transformés, ne seront plus jamais les mêmes. Comment montrer ce moment, comment évoquer ce temps figé qui a duré pendant des heures, des jours, des semaines, des mois ? Il y a deux éléments complètement noués, indissociables, et pourtant complètement antagonistes : la dureté du moment, de ce temps figé de l’annonce, de l’attente, de la terreur, de la mort. C’est la dureté de la pierre, une dureté que seule la pierre peut exprimer. Et en même temps, il y a la fluidité de ce moment, de vastes mouvements, des errances et des fuites, des retours aussi : c’est la fuite des victimes les plus proches qui ont pu se sauver, l’errance du premier cercle des témoins, de tous les Parisiens rentrant chez eux ce soir du 13 novembre 2015. C’est la dérive dans Paris des familles qui attendent et cherchent des nouvelles de leurs proches qui se trouvaient sur les lieux de fusillades. C’est la traversée de Paris par les secouristes, les policiers, les militaires, l’évacuation des blessés, des corps, vers les hôpitaux et l’Institut médico-légal.


Maitre d’ouvrage : Ville de Paris
Maitrise d’œuvre : Wagon Landscaping
Entreprises de la pierre : SOCAL, Breatgne Granits
Matériau : Granit de Lanhélin


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EXTENSION DU GROUPE SCOLAIRE IGOR MITORAJ – Cornillon-Confoux (13)

 

Situation particulière de cette intervention, la liaison entre la partie neuve (extension Maternelle) et la partie Élémentaire restructurée, se fait en enjambant une venelle piétonne, le chemin des Ecoliers reliant la grand-rue principale à la partie haute du village. La nouvelle école prend pied le long du chemin réaménagé par un travail soigné de raccordement altimétrique à la pente de la venelle pour la requalifier comme un espace continu et appropriable.

Un parvis plus généreux est dimensionné pour recevoir le porche d’accès à la nouvelle Maternelle et un accès secondaire pour l’école élémentaire réhabilitée.
Dans la continuité du chemin en pas d’âne conservé, un escalier/gradin public se prolonge à l’intérieur du nouveau hall, marquant une pause contemplative dans cette séquence de transition tout en intégrant le nouvel équipement au village.

Les contraintes, l’exiguïté de la parcelle, les fortes altimétries et les mitoyennetés irrégulières deviennent ici autant de leviers du projet. L’école ne s’impose pas mais s’imbrique dans cet existant : un parking en creux, les classes et la cour protégée de la maternelle en coeur, la terrasse pédagogique en belvédère et sa liaison par la passerelle avec l’école existante.


Maitre d’ouvrage : Mairie de Cornillon-Confoux
Maitrise d’œuvre : Averous & Simay Architecture
Entreprises de la pierre : Carrières de Provence, Poggia Provence
Matériau : pierre de Vers-Pont-du-Gard
 


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SAINT RAPHAEL’S HEALTH & WELLBEING CENTRE – Mayfield School (East Sussex – UK)

 

 Mayfield est une école catholique de filles datant du 19e siècle, dont le coeur est un palais médiéval restauré. L’esprit de l’école s’inspire encore des valeurs sociales qui ont animé les renouveaux catholique et gothique, ainsi que de leur lien avec le mouvement romantique. Le cabinet Adam Richards Architects a été chargé de créer un plan directeur pour aider l’école à prospérer au XXIe siècle, et le Centre de santé et de bien-être St Raphael en est le premier élément à être livré.
Le bâtiment allie une palette de matériaux naturels – pierre et bois – de manière innovante, durable et poétique, offrant une conception sobre en carbone, ainsi que durabilité et pérennité. Le projet prévoyait la construction d’un nouveau bâtiment dédié aux soins de santé, destiné à remplacer l’infirmerie existante, et qui accorderait une attention égale au bien-être physique et mental. Le centre de santé et de bien-être offre aux élèves un environnement accueillant, serein et discret pour les accompagner dans leur quotidien scolaire.

Le nouvel établissement, de plain-pied, comprend deux salles de consultation, une salle de soins, une salle d’isolement et un dortoir de quatre lits. Un généreux espace de réception et une cuisine centrale offrent des salles de classe informelles pour des cours sur la santé et le bien-être. Le bâtiment s’inspire du cadre domestique pour créer des espaces chaleureux et accueillants. Le centre offre un environnement sûr et accueillant, hygiénique, et non clinique ou froid. St Raphael présente une forme sculpturale dynamique inspirée du site et de son histoire. Très visible dans le paysage, le bâtiment réorganise subtilement les espaces qui l’entourent : au Sud, une nouvelle cour est créée : un long couloir vitré longe cette cour, créant ainsi l’axe circulatoire en forme de cloître sur le côté Sud du bâtiment. Au Nord, un long mur évoquant une fortification de Vauban s’élève pour «rassembler» visuellement les bâtiments scolaires existants sur la colline (à l’image d’une peinture médiévale) : il crée une porte d’entrée vers l’école, définissant ainsi une frontière claire avec le paysage environnant. Au coeur du bâtiment se trouve une longue table dans le calme de la cuisine commune : cet espace s’ouvre sur le passage du cloître et donne sur un «jardin secret». Cet espace vert paisible est le point central de toutes les salles de soins, offrant à chacun un accès à la lumière et à l’air sans compromettre l’intimité.

Conçu comme un bâtiment sain, il est construit avec des matériaux naturels et non dangereux, notamment du bois lamellé-croisé, des briques de pierre et du mortier de chaux. La structure en CLT est apparente à l’intérieur, laissant apparaître le veinage du bois et traduisant clairement le langage tectonique du bâtiment, tout en créant un intérieur chaleureux et tactile.
Les façades du Centre de santé et de bien-être sont construites en pierre calcaire, un nouveau matériau dont les dimensions de briques s’harmonisent avec celles de la guérite classée et du Vieux Palais. Les briques de pierre Polycor ont démontré une empreinte carbone 86 % inférieure à celle des briques traditionnelles en terre cuite, et sont entièrement réutilisables et recyclables. Il semblerait qu’il s’agisse du premier bâtiment achevé à utiliser des briques de pierre. Le Centre de santé et de bien-être atteint des niveaux élevés de performance thermique, tout en utilisant des pompes à chaleur à air et des systèmes de récupération de chaleur par ventilation mécanique.


Maitre d’ouvrage : Mayfield School
Maitrise d’œuvre : Adam Richrads Architects
Entreprise de la pierre : Polycor
Matériau : pierre de Massangis
 


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SPONTINI IMMEUBLE DE LOGEMENTS ET DE BUREAUX – PARIS 16e 

 

Le projet s’implante dans le 16e arrondissement de Paris, à l’angle des rues Spontini et Thiers, dans un tissu post-haussmannien homogène. La parcelle, issue d’une transformation historique liée au percement de la rue Thiers au début du XXe siècle, présente une morphologie atypique et disposait à l’origine d’un petit jardin à l’angle des deux rues. La construction neuve s’implante en lieu et place de ce jardin. 

L’approche retenue privilégie la sobriété et le dialogue avec l’existant. A l’angle des rues, le projet n’exploite pas totalement l’enveloppe maximale autorisée par le PLU, afin de préserver la lisibilité du pignon de l’immeuble existant de la parcelle dont la construction remonte au milieu du XIXème siècle. 

Dans ce contexte, l’emploi de la pierre massive apparaissait comme une évidence. Les façades se plient et s’arrondissent à la fois pour accompagner les perspectives urbaines caractéristiques d’une parcelle d’angle, et prolongent par la même occasion l’ordonnancement horizontal du bâti voisin qui se trouve à des altimétries différentes entre la rue Spontini et la rue Thiers qui remonte vers l’Avenue Victor Hugo. 
La végétalisation est un marqueur fort : près de 100 m2 de toitures et terrasses plantées sur la construction nouvelle prolongent la trame verte parisienne, favorisent la biodiversité et participent à la gestion des eaux pluviales.


Maitre d’ouvrage : SIMVEST
Maitrise d’œuvre : SO/AP
Entreprise de la pierre : Polycor France
Matériaux : pierre de Saint-Maximin, pierre d’Euville
 


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LA GARE AUX LOISIRS DE CALVISSON – Calvisson (30)


Un matériau local
Ni d’hier, ni de demain, la pierre est un matériau de toujours, stable, imputrescible et incombustible par nature. Matériau réutilisable, économe en énergie de l’extraction à la pose, il est pérenne et présente une bonne inertie thermique. Dans le Gard, la pierre est omniprésente et témoigne du patrimoine et de la richesse architecturale locale.

S’intégrer et signaler
Inspirée du fort patrimoine local, et dans la continuité de l’ancienne gare, l’extension réalisée en pierre massive des carrières locales de Vers-Pont-du-Gard, marque un signal fort depuis l’espace public, et confère une allure contemporaine et élégante au projet.

Construire et transmettre
Concevoir un bâtiment à destination des enfants a également une visée didactique. Le bâtiment a une force éducative, complément indispensable à la pédagogie. Le centre devient un terrain d’accueil qui participe grandement à l’éveil de l’enfant, l’occasion de sensibiliser les plus jeunes à l’environnement (bâti et non bâti) et aux enjeux liés à sa réalisation et à ses différents usages. La simplicité constructive et volumétrique de la pierre massive devient support de pédagogie : les matériaux sont perceptibles, leur origine connue. Clin d’oeil aux jeux d’enfants, l’école se monte à la manière d’un «Lego», sa composition est ainsi très vite assimilée par les plus jeunes.


Maitre d’ouvrage : Communauté de communes du pays de Sommières
Maitrise d’œuvre : Tessier Portal Architectes
Entreprises de la pierre : Chazelle, Les Arts de Pierre
Matériau : pierre de Vers-Pont-du-Gard
 


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JARDIN D’EVE – Fontvieille (13)

 

C’est un petit édifice éphémère, démontable, sans prétention ni programme précis. A la fois lieu d’accueil et de présentation de l’activité des carrières de pierre de taille, il complète l’existence de deux édifices faisant fonction de bureaux établis depuis plusieurs décennies. La sobriété de leur architecture pourrait laisser penser que, pour l’un d’entre eux, la rigueur de l’architecte Fernand Pouillon s’y serait appliquée au moment ou celui-ci puisa dans les entrailles du sol le matériau nécessaire à ses gigantesques programmes de logements.

Comme lui il fallait empiler des blocs de construction pour assurer la démonstration d’une faisabilité constructive certes, mais au delà de cette activité triviale le travail de l’architecte, du créateur, est de tenter de lui apporter du sens. Mais comment inscrire une pensée dans la durée d’un bâtiment éphémère ? Où comment inscrire du temps dans le fugitif puisque cette construction est démontable ? 

Mais existe-t-il des bâtiments indémontables ? Non car tous les bâtiments sont à l’image de nos vies, condamnés à mourir. Pourtant l’architecture peut traverser le temps de l’humanité par la pensée des architectes. Chaque expérience spatiale nourrit nos sens qui les prolongent dans la pensée. La lumière des cathédrales, la pesanteur du Roman, les effluves des jardins monastiques, guident le créateur vers de nouveaux lieux établis dans de nouvelles contingences.


Maitre d’ouvrage : Carrières de Provence
Maitrise d’œuvre : Atelier Architecture Perraudin
Entreprises de la pierre : Carrières de Provence, SARL Tonino
Matériau : pierre de Fontvieille
 

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Rocalia a été créé en collaboration avec Pierre Actual, la seule revue française des métiers de la pierre.